Projet d’architecte: la tour Luma à Arles

Nos ressources / Raphaelle

Conçue par Frank Gehry, la tour de la fondation Luma à Arles se présente comme une immense sculpture parée de plus de 10 000 briques en inox.

La tour Luma à Arles © JP.Vallorani

 

Franck Gehry, connu pour des projets tels que le musée Guggenheim à Bilbao ou la fondation Louis Vuitton à Paris, signe un nouveau « super projet » en France. L’architecte franco-canadien, qui a fêté ses 90 ans en 2019, revient sur le devant de la scène architecturale avec une « tour-sculpture » pour la fondation Luma à Arles.

 

L’édifice doit ouvrir ses portes au printemps 2021. Il sera la pièce maîtresse du parc des Ateliers de Luma Arles : un lieu dédié à la création artistique installé sur une friche industrielle de la ville.

 

La tour imaginée par Gehry abritera le centre de ressources artistiques de Luma Arles. On y trouvera à la fois des salles d’exposition et de séminaires, des ateliers d’artistes, des bureaux, une bibliothèque, un café et un restaurant.

Des planchers « pétales »

Le projet de Franck Gehry, où l’on retrouve les lignes déstructurées chères à l’architecte, est un véritable défi technique. Le bâtiment de 56 mètre de haut pour 24 000 m² de surface totale a fait appel à plusieurs innovations.

 

La structure en est un premier exemple. Au cœur de la tour Luma, on trouve en effet un socle de béton de 8 mètre semi-enterré et une tour centrale « noyau ». Egalement en béton, elle accueillera les circulations (ascenseurs et escaliers) et gaines techniques. Sur ces éléments viennent se greffer quatre tours « pétales » se déployant autour du noyau central.

 

Les planchers des 10 étages se déploient dans les différentes tours annexes. Ils sont soutenus par une charpente métallique. Le défi architectural tient à ce que chaque niveau est à une hauteur différente. Chaque plancher présente également une forme unique et chaque poutre et chaque poteau de la structure présentent des orientations distinctes.

Façade inox

L’enveloppe de la tour Luma apporte également son lot de défis techniques. Franck Gehry a en effet imaginé une véritable sculpture rendant hommage au massif voisin des Alpilles. Le bâtiment rappelle d’abord ces montagnes par sa forme. D’une certaine manière, il renvoie également leur image à l’horizon aux différents moments de la journée grâce à une surface-miroir.

 

11 500 briques d’inox

Pour créer cette façade réfléchissante, Gehry a fait le choix de l’inox. Ce sont 11 500 briques de cet alliage, de tailles différentes, qui vont parer les « tours-montagnes » de l’édifice. Celles-ci sont fixées par des attaches non visibles à une coque en métal, fixée à la structure, assurant l’étanchéité à l’eau et à l’air du bâtiment.

 

Au milieu de la façade, des ouvertures laissent pénétrer la lumière. Au total, 53 « boîtes vitrées », balcons clos en métal et verre, ont été dispersées de manière asymétrique.

 

Panneaux béton préfabriqués

En dehors de la façade en inox, véritable signature de la tour Luma, une partie de l’édifice comprend également une façade en béton. C’est le cas de l’arrière de la « tour-noyau » centrale et des bâtiments du socle.

 

Leur habillage se fait avec 1 700 panneaux préfabriqués en béton armé architectonique, fabriqués et posés grâce à un système d’attaches en inox innovantes. La finition des panneaux a été conçue pour rappeler le relief de la pierre des Alpilles. Pour cela, quatre matrices ont été réalisées à partir des prises d’empreintes par protection de silicone effectuées directement sur les parois des carrières des Baux-de-Provence (13).

Rotonde en verre

Dernière composante de l’enveloppe de la tour Luma : une rotonde en verre et métal de 18 mètre de haut qui se déploie au pied de l’édifice. Conçue comme un sas d’entrée, celle-ci a la particularité de ne pas être climatisée.

 

Pour y assurer un confort climatique optimal en été comme en hiver des modélisations complexes ont été nécessaires. Il fallait en effet tenir compte de la réflexivité de la façade en inox pouvant concentrer les rayons solaires en certains endroits.

 

Les concepteurs ont fait le choix de vitrages à couche à haut coefficient et de joints résistants à haute température. La verrière est également sérigraphiée et équipée de stores intérieurs motorisés.

 

 

A savoir :  la construction de la tour Luma fait appel à plusieurs procédés inédit. Ils ont fait l’objet d’une Appréciation technique d’expérimentation (ATEx), formulée par le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB). Vous pouvez les retrouver dans cet article de la revue Les cahiers techniques du bâtiment.

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