La Proptech en marche pour révolutionner le secteur du bâtiment

Nos ressources / Nicolas

Comme dans de nombreux secteurs, les nouvelles technologies vont transformer en profondeur le travail dans le bâtiment, du design jusqu’à à la vente. C’est ce que l’on appelle aujourd’hui la Proptech. Explications et petit tour d’horizon du phénomène en France.

 

 

Si le terme de Proptech apparaît à partir de 2017, le secteur du bâtiment est depuis déjà plusieurs années impacté par les nouvelles technologies (voir notre article sur le sujet). Aux USA, des start-up sont devenues des acteurs importants en particuliers dans le domaine de la vente avec des plateformes en ligne.

 

Rapidement la Proptech va s’étendre à d’autres branches et attirer les investissements. Des entreprises valorisées à plus d’un milliard de dollars, les fameuses « licornes » voient le jour comme Compass en 2016 ou Opendoor. Réseaux de courtiers, algorithme de revente en ligne, management locatif, la Proptech touche toute la transaction immobilière. Mais elle transforme également la construction proprement dite, le travail des promoteurs ou encore celui des architectes.

 

Visites en réalité virtuelle, intégration du BIM sur les chantiers, partage de puissants algorithmes en architecture, la liste est longue.

 

La Proptech est une tendance mondiale qui prend racine aux USA mais qui est désormais très active en Asie. C’est le cas notamment en Chine où le marché immobilier bat des records.

La Proptech en France

 

 

En Europe les choses avancent également rapidement et la France n’est pas en reste dans le domaine. L’hexagone est  loin des levées de fonds aux USA mais la Proptech n’en reste pas moins une tendance dynamique.

 

Si on regarde les principaux investissements en France en 2018, 4 entreprises ont obtenu 10 millions d’euros ou plus.

 

2 leaders en 2018

 

 

Avec 40 millions d’euros, c’est Finalcad qui se place en tête des investissements. La start-up propose un logiciel de gestion de la construction qui permet de faire basculer les chantiers dans l’ère digitale. Terminé les cahiers papiers d’avancement des contremaîtres perdus ou les coordinations difficiles fautes d’échanges d’informations suffisants. Avec Finalcad tous les acteurs peuvent accéder à des données mises à jour immédiatement. Gestion et contrôle qualité, avancement, remodelage, gestion des maquettes 2D et 3D, le logiciel intègre tous ces éléments et permet de gagner en efficacité.

 

Autre pépite française, Meero a obtenu 38 millions d’euros en proposant une sorte d’ubérisation de la photographie pour le bâtiment. Besoin d’un professionnel de l’image pour la location ou la vente ? Meero vous permet de trouver une solution à des prix compétitif. Le géant de la location courte durée Airbnb est ainsi un client de choix de la start-up française.

 

Les concepts en vue

Avec Habx, il est désormais possible de proposer un logement neuf « sur mesure » avant la construction du bâtiment. Les utilisateurs rentrent des critères spécifiques (modalité de transport, espaces verts, surfaces, prix,…). Les algorithmes de Habx vont ensuite croiser les données des projets des promoteurs pour trouver la solution idéale. Présenté comme un système « gagnant-gagnant », la start-up a aussi la capacité de changer radicalement le métier de promoteur. Elle a donc pu lever 10 millions d’euros pour assurer son développement.

 

Autre concept porteur, Proprioo, une agence immobilière 100 % en ligne, a su séduire avec, au départ, un forfait unique à moins de 2000 euros pour les ventes et a levé 5 millions d’euros en 2018. Depuis, Proprioo est revenu à un classique pourcentage qui reste largement en dessous des agences classiques (1,99 % contre 5 % en moyenne). Avec son ciblage pointu des acheteurs potentiels et une organisation interne innovante, la start-up promet de faire économiser 15.000 euros par transaction à ses clients.

 

 

Autre secteur très prisé de la Proptech, la modélisation 3D permet des visites en réalité virtuelle immersives. On retrouve sur ce créneau Archireality et ses services novateurs. Les plans d’architectes difficiles à décrypter deviennent plus lisibles avec la mise en volume des espaces.

 

Pour les promoteurs, la mise en place d’une visite virtuelle sur mobile va permettre d’atteindre de nouveaux clients  qui n’auraient pas pu faire un déplacement. Il devient aussi possible de tester une décoration intérieure avant les travaux comme sur la vidéo ci-dessus.

Prendre le train en marche

Il existe encore une multitude d’entreprises qui cherchent la bonne idée pour surfer sur l’engouement Proptech. Utiliser la technologie blockchain (comme pour le bitcoin) pour assurer l’enregistrement des propriétés.  Intégrer sur une même plateforme notaires, vendeurs et acheteurs pour gagner du temps,…

 

Pour autant l’aventure reste risquée comme le montre l’expérience de Forcity, jeune entreprise prometteuse sur la modélisation 4D et la ville intelligente. Un an après une levé de fond de 8 millions d’euros, la société est en redressement après le retrait surprise de la caisse des dépôts.

 

Il ne faudrait cependant pas sous-estimer le caractère « disruptif » de la Proptech pour l’ensemble du secteur du bâtiment. Même des artisans spécialisés pour des projets « sur mesure » doivent suivre cette évolution pour ne pas louper des opportunités. Surtout, il s’agit de rester en phase avec les usages très mouvants des clients et ne pas se retrouver à la traîne ou en manque de visibilité.

 

La Proptech promet efficacité et économie mais elle transforme aussi radicalement les relations clients-prestataires et les réseaux existants entre professionnels. En segmentant toujours plus l’activité, elle atomise l’offre pour faire jouer la concurrence. Être absent aujourd’hui des bases de données de ces start-ups naissantes peut signifier tout simplement la disparition de l’entreprise demain. Il faut donc rester vigilant !

 

Bon à savoir : Retrouver plus d’information sur la Proptech sur le portail des entreprises du secteur en France, French Proptech

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