Tout savoir sur le carnet numérique du logement

Nos ressources / Nicolas

Véritable « carte vitale » d’un bâtiment, le carnet numérique de suivi et d’entretien du logement devient obligatoire dans le neuf à partir du 1er janvier 2020.

 

 

Si aujourd’hui la loi impose plusieurs diagnostiques lors de la vente de biens immobiliers, il reste souvent  difficile de connaître l’évolution des aménagement et de l’entretien réalisé.

 

Il faut parfois se perdre dans les comptes rendus d’AG des syndicats de copropriété. Essayer de retrouver d’anciens propriétaires pour obtenir une information précise.

L’arrivée du carnet numérique du logement va permettre de rassembler toutes les informations importantes et ouvre de nouveaux horizons.

 

Prévu initialement pour 2017, ce carnet numérique va finalement devenir obligatoire pour les constructions neuves début 2020.

 

Les informations du carnet

 

 

Concrètement, il devra rassembler une vingtaine d’informations clés sur le bâtiment et les locaux concernés.

 

On y retrouvera les plans des structures et des réseaux, des informations sur les équipements, les derniers dossiers techniques,… L’accent est mis sur les aspects énergétiques puisque tous les aménagements effectuées dans chaque logement seront répertoriés. De même avec les systèmes de chauffage et en particulier pour les chaudières et leurs maintenances.

 

Toutes ces informations seront stockées de manière dématérialisée et devront être accessibles facilement.

 

Pour l’instant, le carnet ne concerne que les logements neufs ( permis de construire déposé à partir du 01 janvier 2020). Mais à partir de 2025, le carnet sera obligatoire pour tous les logements à chaque changement de propriétaire.

 

Il s’agit donc d’une obligation qui concerne tous les propriétaires. Pas uniquement les maîtres d’œuvres comme cela sera le cas en 2020.

 

Un outil à la charge des propriétaires

 

Le gouvernement prévoit que la tenue du carnet numérique soit portée par une offre privée.  Il prévoit aussi la possibilité pour un propriétaire de développer ses propres services.

 

Évidemment, ce ne sont pas les particuliers qui pourront gérer ces opérations. La réforme entraînera donc un coût supplémentaire pour eux. L’État estime à 12 euros/an en moyenne les frais associés à la tenue du carnet numérique pour chaque logement.

 

La gestion et la sécurisation de ces données représentent un enjeu important. Les opérateurs privés devront alors s’enregistrer auprès du ministère du logement. Ils devront en particulier assurer un accès simple aux données et la portabilité sans frais vers d’autres opérateurs.

 

Il appartiendra à chaque propriétaire d’assurer la mise à jour du carnet numérique. Il devra y reporter les travaux et aménagement entrepris. On y retrouvera aussi les données sur les parties communes transmises par les syndicats de copropriété.

 

Un locataire devra également obtenir un accès au carnet du logement et sera même tenu d’y inscrire les informations sur l’entretien du logement et des équipements qui lui incombe.

 

Un carnet vertueux et profitable ?

 

En imposant le carnet numérique, l’objectif du gouvernement est d’améliorer l’accès aux informations sur chaque bâtiment. Il s’agit en particulier d’ accroître les performances énergétiques. A terme, il devrait même être possible de proposer des amélioration personnalisées pour chaque logement, de faire connaître des aides spécifiques,…

 

Au delà de cet aspect, le carnet numérique peut devenir un outil de valorisation pour les propriétaires. Il permettra de mettre en avant des aménagements et équipements spécifiques ou des labels et certifications obtenus par l’immeuble. Accès handicapé, labels Energie, changement d’une chaudière, travaux intérieurs, tous ces éléments seront rendus plus lisibles et donc valorisables lors d’une transaction.

 

La révolution BIM

 

 

 

Mais c’est surtout associé à la modélisation en 3D des bâtiments (BIM) que le carnet numérique pourrait véritablement changer la donne.

 

En intégrant les plans techniques, il sera possible en quelques clics de déterminer si un espace est adaptable à un fauteuil roulant. De même pour savoir si une cloison peut être abattue. Ou pour installer de nouveaux équipements sanitaires sans avoir à se rendre sur place.

 

Pour les artisans du BTP, le carnet peut également être un outil de développement intéressant. Les interventions pourront être calibrées beaucoup plus précisément en anticipant les difficultés et les spécificités de chaque logement. Gains de temps, optimisation des ressources, tous ces avantages pourront se traduire sur la qualité de la prestation et les coûts.

 

Pour les prestations « sur mesure », l’association du BIM et du carnet numérique ouvre véritablement de nouveaux horizons en réduisant fortement le nombre de déplacements nécessaires.

 

Certaines entreprises spécialistes de la modélisation 3D ont d’ailleurs déjà réfléchis à une offre commerciale pour les carnet numérique du logement comme Realiz3D.

Si il peut être profitable, le carnet numérique devra avant tout emporter la confiance des propriétaires. Il faudra les convaincre que la dépense à leur charge représente un atout futur et que leurs données  sont  protégées.

 

Cela demandera du temps car les bénéfices se situent à long terme et reposent sur une bonne mise à jour des informations qui devra être spontanée.

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