Mieux utiliser le BIM : un premier cadre de référence disponible
BIM for Value, le premier cadre français de référence des usages du BIM a été lancé récemment. Découvrez ce nouvel outil gratuit et comment l’utiliser.
Un outil gratuit pour améliorer les usages du BIM
Connaissez-vous BIM for Value, aussi abrégé « B4V » ? Lancé officiellement au printemps dernier à l’occasion du BIM World, il s’agit du premier cadre de référence dédié aux usages de la maquette numérique. A son origine, on trouve sept organisations professionnelles de la filière du bâtiment français (CINOV, CNOA, EGF.BTP, FEDENE, FSIF, SBA et Syntec Ingénierie).
Permettre à tous les utilisateurs du BIM de mieux collaborer ensemble, mais aussi à davantage de professionnels de franchir le pas du BIM : tels sont les objectifs affichés par les concepteurs de B4V. L’outil se veut facilement utilisable, autant par les maîtres d’ouvrages que par les investisseurs. Il s’adresse aux différentes professions du bâtiment (architectes, artisans, ingénieurs, exploitants…), impliqués à toutes les étapes de vie du bâtiment. Par ailleurs, il a été conçu pour plusieurs niveaux de maîtrise et d’utilisation de la maquette numérique.
Enfin, il ne s’agit pas d’un outil figé. Depuis cette rentrée, la première version de B4V est expérimentée sur plusieurs sites tests. Au gré des différents retours, le cadre de référence devrait ainsi être progressivement amélioré et enrichi.
Vous souhaitez tester BIM for Value ? Il suffit de se rendre sur le site de la Smart Building Alliance, où il est accessible gratuitement sur inscription.
Qu’est-ce que le BIM ?
Le BIM, pour « Building information modeling », est aussi connu sous le nom de maquette numérique. Mais plus qu’une simple technologie, le BIM est avant tout un procédé de travail. Il implique des outils en même temps que des méthodes pour une meilleure collaboration et un meilleur partage des données à toutes les étapes de la vie d’un bâtiment. A la clé : une amélioration du service et de la qualité des projets, mais également des économies, pour les différents acteurs de la construction et de l’exploitation.
Valeurs d’utilisation du BIM
S’approprier l’outil B4V demande de maîtriser quelques notions essentielles. La première est celle des « valeurs » attendues par le maître d’ouvrage par l’utilisation du BIM. Il s’agit ici tout simplement des bénéfices que l’on espère retirer de la démarche. Ceux-ci sont regroupés au sein de six grandes familles :
- – meilleur appropriation du projet ;
- – maîtrise des délais ;
- – maîtrise des risques ;
- – performance économique accrue ;
- – meilleurs services aux usagers ;
- – amélioration de la qualité environnementale.
La définition en amont du projet des valeurs attendues de l’utilisation du BIM et des priorités accordées à chacune d’elles doit permettre une meilleure adéquation entre les attentes des clients et la conception, la réalisation puis l’exploitation de l’ouvrage.
Cas d’usages
Les cas d’usages sont la seconde notion au cœur de l’outil B4V. Au total, le cadre de référence en recense 33. Ils se divisent entre les différentes phases du projet : programmation, conception, construction et exploitation-maintenance. Les cas d’usages sont variés et couvrent un grand nombre de situations et de besoins. Par exemple : la modélisation des données et la passation des marchés, mais aussi la gestion des conflits et la sécurité chantier.
A partir de chaque cas d’usage sont définis des niveaux d’exigence, des modes de preuve, ainsi que les moyens nécessaires à mettre en œuvre pour établir des règles claires de collaboration et de livrables entre les différents acteurs.
Bon à savoir : certains cas d’usages présentent plusieurs niveaux selon leur difficulté (niveau 1 à 3). Selon ses besoins et sa maîtrise du BIM, on pourra choisir de se limiter aux exigences de base ou compléter celles-ci par des pratiques plus évoluées.
Mode d’emploi de l’outil BIM for value
L’utilisation de B4V ne nécessite pas de mettre en œuvre l’ensemble des cas d’usages répertoriés dans le cadre de référence. Au contraire, il s’agira d’y piocher en fonction de sa situation, de ses besoins et de l’étape durant laquelle on intervient dans le projet. Pour que l’outil puisse s’adapter à l’ensemble des cas, une méthodologie a été mise en œuvre.
Etape 1 : utiliser la matrice valeur-profil
L’utilisation de B4V passe d’abord par celle d’un tableau Excel sophistiqué baptisé « matrice valeur-profil ». Pour chacune des « valeurs » attendues de l’utilisation du BIM, cet outil va recommander une série de bénéfices attendus et pour chacun un choix d’usages à mettre en œuvre.
Cette étape, qui permet d’organiser et de fixer les attendus de la démarche se fait donc en plusieurs temps :
- 1) Choix de la valeur.
- 2) Choix du ou des bénéfice(s)
- 3) Affichage des cas d’usages proposés à la mise en œuvre.
Etape 2 : consulter l’arbre d’enchaînement
Cette étape apporte de la visibilité sur le déroulement de la démarche. Deux arbres d’enchaînement ont été créés. Le premier concerne les usages à mettre en œuvre dans le cadre d’un ouvrage neuf ou d’une réhabilitation lourde, le second dans le cadre d’un projet déjà existant.
Les arbres d’enchaînements permettent de mieux comprendre les liens entre chaque les cas d’usages et de visualiser à quels moments et quelles phases du projet ils prennent place.
Par ailleurs, deux cas d’usages se distinguent dans les arbres d’enchaînement. Le premier concerne les cas d’usages à l’initiative du maître d’ouvrage avec un cadre contractuel, le second les cas d’usages à l’initiative des parties prenantes pouvant être contractualisés.
Etape 3 : suivre et mettre en œuvre le cadre de référence
Armé de la liste des cas d’usages recommandés, on pourra enfin aller les consulter dans le cadre de référence. Ici, on pourra prendre connaissance des exigences, moyens nécessaires et modes de preuves à mettre en œuvre.
Etape 4 : s’auto-évaluer collectivement
La dernière étape sera de vérifier que l’ensemble des exigences auront bien été réalisées. Les concepteurs de B4V recommandent de prévoir un point d’étape aux moments clés du projet : programmation, conception, construction et après la première année d’exploitation.
Ce processus d’évaluation doit être collectif et réalisé par l’ensemble des acteurs, dans un souci d’amélioration continue du projet et des pratiques de l’ensemble des parties prenantes.